Colombie-Britannique

Il y a un peu plus de trois semaines déjà, nous arrivions à Vancouver. Nous avons plusieurs amis et connaissances dans le coin, ça a donc été plutôt facile de trouver une place où loger. Au fil de nos rencontres avec hôtes et amis, des opportunités d'activités se sont présentées à nous. Les longues promenades en ville et sur le bord de l'eau étaient couronnées d'un souper chaleureux ou d'un match local de soccer/hockey. Nous nous sommes aussi échappé de la ville pour une longue fin de semaine sur l'île de Vancouver, en compagnie d'une grande amie en voyage dans la région. Et nous avons profité de l'offre d'amis pour aller visiter Whistler tout un weekend, logés dans leur chaleureux condo, près d'un lac.

Mais nous qui pensions que la chaleur se poursuivrait en allant plus au sud, nous avons dû affronter la dure réalité : l'automne s'impose en octobre, même à Vancouver. Le froid et la pluie auront finalement eu raison de mon moral et de mes pieds.

De mon moral, parce que le début d'un long voyage est toujours synonyme d'ajustements et quand on est deux, ça implique plus d'énergie à mettre dans la négociation et la communication. Rien de dramatique ni d'extraordinaire, juste du jus mental et émotif qu'on n'a parfois plus avec la fatigue des déplacements et de l'insécurité.

De mes pieds parce que, la première journée, nous avons surestimé la température et avons marché toute la journée en gougounes. Les pieds au froid et les orteils qui agrippent la sandale à chaque pas pendant toute une journée, ça ne fait apparemment pas bon ménage. Je me suis donc retrouvée avec les deux pieds endoloris, incapable de marcher pour la peine pendant les dernières semaines. Au revoir, mon rêve de faire plein de randonnées en montagne à Squamish et dans les environs. Au revoir, tourisme de ville à découvrir les coins de rue au hasard de nos envies. Chaque déplacement devait être pensé pour minimiser le temps de marche et, par le fait même, ma souffrance plantaire. Ça aussi, ça fait beaucoup de compromis pour deux voyageurs qui n'ont temporairement pas les mêmes capacités physiques...

Mais j'ai un bon partenaire de voyage, compréhensif et tolérant. À force de créativité, nous avons tout de même réussi à profiter de notre séjour à la hauteur de nos attentes (sauf Squamish). Nous avons troqué les longues marches par des tours de vélo et nous avons profité de notre minivan empruntée pour roadtripper jusqu'à Tofino et surfer. Nous avons campé à Kelowna avant d'aller visiter un vignoble biologique et nous avons fait du lèche-vitrines dans les boutiques de Whistler.

La Colombie-Britannique a beaucoup à offrir et fait définitivement partie de mes coups de cœur. La ville côtoie la nature d'une manière qui fait beaucoup de sens. C'est sans compromis, c'est le meilleur des deux mondes. La ville est fonctionnelle et agréable, la nature est intacte et facile d'accès. Les forêts sont denses et verdoyantes et ce, même sur le bord des autoroutes qui longent le grand Vancouver. Les point de vue sont à couper le souffle, surtout lorsque les montagnes, la mer et l'architecture métropolitaine se rencontrent tous au même endroit. Ajoutez un coucher de soleil et je pleure de bonheur (oui, je suis capable de verser une larme pour un coucher de soleil). C'est le paradis des surfers, des randonneurs, des skieurs/plancheurs, des cyclistes, des kayakistes, bref de tous ceux qui trouvent leur bonheur dans le plein-air, mais avec tous les privilèges d'habiter en ville, avec les événements sportifs, culturels et sociaux qu'on peut y trouver. Que voulez-vous de plus? (OK, le marché immobilier est horriblement désavantageux, mais bon...)

En trois semaines, nous aurons finalement eu le temps de visiter pas mal, de voir les gens qu'on voulait croiser et de prendre du temps pour soi, de se ressourcer (et guérir). C'est une autre étape que nous aurons franchie, alors que nous avons traversé un pays entier. Nous repartons donc sur la trotte, en territoire américain, cette fois-ci. Mes pieds vont beaucoup mieux (nous venons de marcher 10km) et mon moral aussi. Ça augure bien pour la suite (que je vous partagerai dans un autre récit)!