L'être humain a de fascinant qu'il s'adapte plus ou moins rapidement à toute situation. Ça a de bien que ça lui permet de survivre dans différents environnements et contextes, mais finalement, ça transforme aussi des événements qui auraient autrefois été étonnants en moments plutôt banals. Rassurez-vous, je ne suis pas blasée du voyage - il me garde toujours des surprises - mais disons que la routine de Mazatlán a un peu tué mon inspiration pendant un moment. En fait, tout notre mois à Mazatlán a été plutôt beige et fade. Pas complètement plate ou insignifiant, mais pas non plus digne de mention ou déclencheur de grandes émotions.
Nous étions débarqués en ville avec la hâte de se créer un pied-à-terre, de se refaire une petite vie "normale" et enfin se poser un peu après un quart d'année à se promener d'un endroit à l'autre sans jamais s'arrêter. Pour ça, on n'avait pas tort, c'est ce qui nous attendait. Sauf qu'au final, le quotidien dans lequel on s'est embarqué ne s'est pas avéré aussi enrichissant qu'on l'avait espéré. Tout d'abord, Mazatlán est une ville très correcte et somme toute intéressante, mais elle n'a rien de très particulier et elle est extrêmement américanisée. Pas de grands chocs culturels en vue, donc, et surtout pas assez d'intérêts à long terme pour deux voyageurs comme nous. On a bien fait quelques activités, promenades et journées à la plage, mais rien de plus que ce qu'un couple de touristes auraient pu faire en 3-4 jours de visite vite faits. Parmi nos coups de cœur de Mazatlán, il y a la grande promenade sur le bord de la mer qui longe la ville sur plus de 15 kilomètres. Un soir, après avoir regardé le coucher de soleil à partir du phare à l'autre bord de la ville, nous avons marché la promenade en entier avec un couple d'amis, jusqu'à retourner à l'auberge. C'est les jambes fatiguées mais le moral boosté qu'on est rentrés pour passer la soirée avec les autres autour d'un feu sur le toit. Je garde également un excellent souvenir de notre nuit de camping sur la plage, quand on a flâné sur le bord de l'eau à faire des mandalas de sable et à se baigner jusqu'à ce que la nuit tombe. Et il y a aussi la fois où David et moi sommes partis à l'aventure avec les kayaks de l'hostel pour aller voir l'une des îles du coin, sans réaliser que cette journée-là, les vents étaient forts et la mer agitée. En tout cas, on a pagayé pour de vrai! Ensuite, une auberge de jeunesse, c'est bien pour faire la fête et rencontrer des gens, mais il faut bien avouer que ce n'est pas nécessairement l'endroit le plus propice à l'enrichissement et la découverte d'une culture. Comme la majorité des invités sont des voyageurs internationaux, on parle constamment en Anglais et on se retrouve devant un mélange de cultures un peu brouillé qui ne ressemble en rien à la culture mexicaine qu'on était venus chercher. Et à part travailler pour gagner son lit - ce qui est très bien, je ne me plains pas - on n'aura finalement pas vraiment eu l'occasion de développer de nouvelles compétences ou de faire de nouvelles expériences. J'avais déjà été employée d'auberge de jeunesse dans un précédent voyage (voir Europe 2010-2011) et j'avais adoré l'expérience mais, cette fois-ci, c'était différent. D'abord la dernière fois j'étais dans la jeune vingtaine, célibataire et accompagnée de ma meilleure amie, toute aussi déjantée que moi. Aussi, nous étions tombées en amour avec la ville, les gens et l'auberge bien avant d'y travailler. À Mazatlán, on s'est engagés à travailler avant même de connaître l'environnement, l'équipe et l'ambiance de travail. Pas de chance, même si on est devenus bons amis avec un autre couple de volontaires, la chimie n'était pas au rendez-vous avec les employeurs et ça a un peu joué sur notre moral. Après la curiosité des premiers jours, on a donc vite déchanté et on s'est mis à compter les dodos avant de repartir. C'était l'fun, comprenez-moi bien, mais ce n'était pas aussi flamboyant, excitant et épanouissant que ce qu'on souhaitait. On est en voyage, quand même! On n'est pas là pour s'emmerder! Nous avons donc complété notre mois de bénévolat promis à l'employeur tout en commençant à planifier les prochaines étapes de notre périple. On a pris le meilleur de la situation et finalement ça aura passé plutôt rapidement. Le dernier soir, c'est le cœur gros qu'on a célébré notre départ avec nos nouveaux amis, mais c'est vrai qu'on était bien prêts à passer à autre chose et aller de l'avant.
2 Commentaires
Jules
7/1/2017 18:14:34
C'est un des effets de vieillir, être plus expérimentés et mûrir, on devient plus exigeants.
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andre lévesque
8/1/2017 16:48:08
Cette escale nécessaire, sans doute après plusieurs mois de bourlingage, vous a à tout le moins confirmé la nécessité de continuer votre voyage vers d'autres plus enrichissants..
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