"Prenez le bus bleu, puis le bus orange jusqu'au bout du trajet. Ensuite, allez sur la plage et demandez à prendre le bateau-taxi pour vous y rendre."
C'est comme ça qu'on est arrivés à Yelapa, un petit village qui s'est construit entre la forêt encore intacte et l'océan. Dans ce petit coin de paradis, il n'y a aucune voiture - seulement des mulets et quelques quatre roues - puisque le seul moyen de s'y rendre est par voie maritime. D'un bord, la mer qui se fracasse bruyamment sur la plage à chaque vague et de l'autre, une rivière peu profonde qui coule paisiblement. Et à la pointe d'une petite plage de sable blond, ces deux eaux se rejoignent et se mélangent dans un tourbillon d'eau douce et d'eau salée. Des deux côtés, des bateaux de pêcheurs se bercent au rythme des vagues. C'est sur cette pointe de sable que nous avons décidé de planter notre tente. Plutôt que de se louer une chambre ou de seulement faire l'aller-retour en une journée comme la majorité des touristes le font, nous avons décidé de nous offrir le luxe de camper à la belle étoile, directement sur la plage. Un luxe bien agréable qui nous aura aussi permis d'économiser quelques sous. Comme le village vit principalement du tourisme, les lieux sont sécuritaires et accueillants, nous mettant donc en confiance de laisser traîner quelques effets sans valeur toute la journée, pendant nos randonnées. Pas trop loin de notre tente, nous avons donc pu observer les levers de soleil du côté calme de la rivière et les couchers de soleil du côté plus agité de la mer. Au son du chant des coqs, nous nous réveillions, parfois à l'heure parfaite pour regarder les étoiles (ah, ces coqs), parfois à l'heure idéale pour aller pêcher. De façon plus constante, les oiseaux faisaient leur concert diurne et les criquets leur concert nocturne. Pour compléter la trame sonore, en fin de soirée, les chiens s'échangeaient une bonne heure d'aboiements dans tout le village. Tout autour, la forêt dense est un heureux mélange de feuillus duquel ressortent des palmiers en quelques touffes rythmées sur les collines tropicales. Au travers, quelques maisons ressortent afin d'avoir un peu de lumière et, bien entendu, profiter de la jolie vue qui vient avec le coin de pays. Sur la rive où les bateaux arrivent, tôt le matin, les restaurateurs nettoient la plage pour les touristes tandis que les pêcheurs reviennent de leur excursion matinale. Plus tard dans la journée, pendant que les uns accueillent les visiteurs et les attirent vers leur restaurant, les autres ramassent les colis qui sont livrés à tous les jours pour tous les besoins quotidiens des habitants. À Yelapa, on enlève et on remet constamment ses sandales. Pour se baigner, bien sûr, mais aussi pour aller se promener dans la forêt ou dans les rues où se trouvent les maisons et les commerces. C'est que le village est de l'autre côté de la rivière...! On retire donc nos gougounes et on avance lentement dans l'eau, la démarche un peu chancelante, jusqu'à atteindre l'autre rive. Puis, on se secoue les pieds et on remet ses sandales avant de poursuivre dans les ruelles. À partir de là, il est possible de trouver d'autres restaurants moins achalandés ou encore de faire une randonnée jusqu'à la chute qui se trouve au cœur de la forêt. Ce court séjour de trois jours nous aura permit de décrocher (comme si on en avait besoin, haha) et de vivre (encore) plus lentement. Dire que pendant que le monde rageait pour les élections américaines, nous on se prélassait sur une plage quasi déserte!
1 Commentaire
Jules
11/11/2016 18:36:06
Ouais ben ça c'est idyllique comme j'aime! J'ai senti comme une légère brise de chaleur en te lisant.
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