J'aime prendre le train. Il y a quelque chose de romantique dans le fait d'attendre à la gare, d'entrer dans son wagon et de s'installer près de la fenêtre. Pas romantique dans le sens d'une romance, mais plutôt romantique comme dans les vieux films ou comme dans les romans d'Agatha Christie que j'aime tant lire. C'est comme si j'étais projetée dans une autre époque, que tout devenait noir et blanc. C'est peut-être parce que les gares sont souvent de magnifique bâtiments d'époque avec des grands plafonds décorés de moulures et que les murs et les planchers sont recouverts de pierre polie qui fait résonner chacun de mes pas que ça me donne un sentiment si spécial. Assise sur les grands bancs de bois massif, l'attente est intéressante. L'énorme horloge sur le mur qui mène aux rails me rappelle le temps que j'ai avant de monter à bord. Je regarde les gens passer avec leurs bagages, je leur invente une vie, une destination. Dans le train, je me fais bercer par le wagon qui oscille et je me laisse hypnotiser par le paysage qui défile de manière constante devant mes yeux.
Le voyage de Portland à Los Angeles se fait calmement, lentement. Je suis d'abord déçue et déstabilisée de ne pas avoir le wifi à bord. Mais après quelques minutes je me surprend déjà à rêvasser en regardant les paysages. Je me laisse inspirer par les scènes qui passent devant moi. La forêt, une maison, un champ, un lac, tous m'emmènent dans un univers différent, au gré de mes idées de projets et de mes rêves éveillés. Les trente heures de route se font plutôt bien. Le sommeil intermittent se fait vite oublier lorsqu'on découvre que le décor à changé au courant de la nuit. C'est la beauté du train, en comparaison avec l'avion : être témoin de la transition entre les climats. Au fil des heures, alors que nous descendons vers le sud, les forêts denses font place aux dunes plus arides et aux palmiers. Bientôt, il n'y a devant nous que des grandes terres agricoles où poussent en série les choux, les laitues, les oranges et autres produits frais de la Californie. Puis, à quelques heures de Los Angeles, le soleil s'est couché en un spectacle incroyable, sur la mer bordée de ses magnifiques plages et falaises. Après deux jours de train, nous passons finalement la nuit dans un motel miteux de la cité des anges. Le lendemain, c'est un avion pour le Mexique qui nous attend. Au revoir la pluie, bonjour chaleur!
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Septembre 2020
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