À Oaxaca, on a joué les bons touristes. Le genre de tourisme que je ne me permet pas souvent, faute de budget ou simplement parce que j'ai parfois l'impression de me faire avoir. Mais avec ma tante et mon oncle, le choix d'activités a été judicieux et les expériences, fort agréables.
Après quelques jours à visiter le centre historique, Suzanne et Pierre-André nous ont planifié une journée en vélo dans les montagnes avoisinantes. C'est donc accompagnés d'un guide et suivis par une camionnette que nous avons amorcé notre excursion à deux roues dans un décor enchanteur. Après une visite à l'arbre le plus large au monde (âgé de plus de 2000 ans avec un diamètre de 14,5m), nous avons commencé à pédaler sur des routes de terre, entre les champs d'agaves et les montagnes arides. La température était confortable et le terrain demandait un effort modéré qui nous permettait tout de même de jaser pendant la randonnée. Sur notre route, nous pouvions admirer toutes sortes de cactus et nous sommes même passés devant une vieille ruine d'un temple zapotèque. Les quelques villages que nous avons traversés étaient quasiment déserts, mais les bonhommes sur leur charrette de foin, tirés par des bœufs immenses nous saluaient avec plaisir, à travers leurs trous de dents et leurs yeux fripés par l'abus de soleil. C'est finalement après une quinzaine de kilomètres de vélo que nous avons fait notre premier arrêt, afin de visiter une fabrique artisanale de tapis de laine. Pendant que nous mangions bananes, mangues et mandarines, la famille nous a expliqué chacune des étapes de création d'un tapis de laine, de l'achat de la laine sale jusqu'au tissage manuel, en passant par le processus de teinture naturelle. C'est le travail de toute une famille qui prend près d'un mois pour transformer la laine brute en joli tapis de salon naturel. Après la visite, ma tante et David ont procédé à quelques achats spontanés pour encourager les locaux et, pourquoi pas, avoir quelques souvenirs du Mexique. Nous sommes ensuite remonté sur nos montures à pédales pour compléter les derniers 10 kilomètres restant avant la fin de l'avant-midi. Allez hop, un dernier effort pour mériter un dîner chaleureusement préparé. Afin de nous faire découvrir les plats typiques du Mexique, le tour incluait un arrêt dans un petit restaurant familial où on nous a servit quesadillas et memelitas. C'est le ventre bien rempli et les jambes un peu en guenille que nous nous sommes finalement dirigés (en camionnette) vers notre troisième arrêt : hierve el agua. "Hierve el agua" ça veut dire "l'eau qui bout", mais en fait, l'eau était fraîche dans les piscines naturelles qu'on a visitées. Le nom de l'endroit vient plutôt du fait que l'eau jaillit de la roche, mêlée de petites bulles, comme si elle bouillait et qu'elle débordait du cap rocheux. Mais ce n'est qu'apparences, puisque le phénomène est dû à une teneur élevée en minéraux et à une source d'eau continue. La baignade surpasse n'importe quelle piscine des plus luxueuses (malgré l'affluence de nombreux autres touristes), dans une infinity pool naturelle au cœur des montagnes, mais la promenade près des chutes cristallisées est, elle aussi bien impressionnante. Pour couronner la journée déjà bien remplie, nous sommes allés visiter une fabrique de mezcal pour y faire des dégustations et en apprendre le procédé de création. Un guide un peu blasé nous a rapidement expliqué les étapes de transformation de l'agave et nous avons ensuite pu essayer toutes sortes de mezcals : sauvages, jeunes, âgés, etc. L'esprit un peu allégé par tout l'exercice, la bouffe, la baignade et, surtout, le mezcal, nous sommes finalement rentrés à Oaxaca sous un ciel marbré par le soleil qui se couchait derrière les montagnes. Les jours suivants, pour clore notre séjour à Oaxaca, j'ai suivi un cours de cuisine mexicaine avec ma marraine et David et moi avons passé du temps en tête à tête à découvrir quelques bons restos du coin.
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Septembre 2020
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