J'avais presque complété mes 3 semaines de bénévolat sur le voilier, desquelles je ne m'étais échappée que pour une fin de semaine dans les piscines naturelles de Semuc Champey. Je pensais que j'en avais fini avec le Guatemala, et je pensais aussi que je n'allais pas revoir David avant un méchant bout de temps. Dans les deux cas, j'avais tort.
Quelques jours avant de partir, je recevais un message de David qui me disait qu'il s'en venait me rejoindre pour quelques jours parce que son itinéraire vers le Honduras (pour aller faire de la plongée) incluait un passage logique par Rio Dulce. Ça aurait été ridicule de ne pas se croiser! Après ma dernière journée de travail sur le bateau, je suis donc allée le chercher en kayak et je lui ai fait faire de tour de mon petit monde à la marina : le catamaran, le voilier en réparation, le boatyard, mes nouveaux amis marins, Jack et l'autre couple de bénévoles avec qui je travaillais depuis 2 semaines. Quand on a eu fini de se raconter nos dernières histoires de voyage sur le pont du catamaran, on a mangé avec les autres, puis on est allés se coucher. Le lendemain, une journée aventure nous attendait. En guise de remerciement pour notre dur labeur, Jack nous avait promis une expédition spéciale à Agua Caliente. L'endroit lui-même est déjà génial, mais ce qui allait rendre la journée vraiment particulière, c'est que Jack connait un spot secret dans lequel on n'est pas sensés aller, mais qui en vaut largement la peine. Après avoir fait 45 minutes de colectivo (bus local) on est débarqués dans le parc naturel et on a fait quelques mètres dans la forêt. C'est là que Jack nous a fait signe de traverser la rivière et d'être discrets puisqu'à partir de cet endroit, on était hors de la zone permise. C'est donc avec un petit sentiment rebelle qu'on a continué à remonter la rivière, jusqu'à ce qu'on réalise qu'on était suivis. On s'était fait repérer par un gardien, merde! Quelques minutes de négociation et quelques Quetzales (monnaie locale) plus tard, on a finalement pu continuer notre chemin tranquille. Dans un bout de la rivière déjà impressionnant en soi, Jack nous a fait signe de sortir nos lampes frontales et il a pointé l'entrée de ce qui semblait être une grande caverne. C'est la qu'on allait s'engouffrer, à la nage, avec nos sacs à dos et nos souliers, toute le kit! Le périple incluait des longueurs d'escalade et des sauts par-dessus des chutes. La noirceur, l'eau, et les rapides comportaient certes leur lot de risques, mais au final l'expédition s'est bien déroulée et en valait largement la peine pour le grand sentiment d'aventure et surtout, la vue des stalactites/stalagmites géants qui ornaient l'intérieur de la cave. Pour se remettre de nos émotions, nous nous sommes finalement dirigés là où nous étions attendus en tant que touristes : les eaux chaudes. On s'est quand même offert un dernier coup d'adrénaline en sautant dans le bassin d'une falaise d'environ 7-8 mètres de hauteur, puis nous nous sommes installés les fesses dans la rivière froide et le dos contre la chute d'eau chaude naturelle. Parfait pour relaxer après notre expédition un peu folle. Mais ce n'était pas tout à fait fini, puisque pour le retour s'est fait sur le pouce et on a refait les 45 minutes de route cahoteuse à l'arrière d'un pickup, à cinq, en compagnie de deux bonbonnes de gaz et d'une grosse génératrice...sous la pluie battante. Mucho fun. L'accumulation de toutes nos péripéties du jour me semblait tellement surréaliste que je me suis mise à rire, entre deux bosses, le visage caché derrière mon coude pour me protéger des gouttes de pluie devenue aiguilles avec la vitesse et le vent. Et pour ce qui est de mon séjour (un peu) prolongé au Guatemala, voyez-vous, c'est qu'en voyage, les plans changent rapidement. Pour ma part, je devais m'en aller à El Salvador, mais rien ne me pressait dans le temps et mon itinéraire pour m'y rendre m'importait peu. C'est surtout David qui a complètement revisité ses options. Après s'être fait dire que la plongée n'était pas si géniale que ça au Honduras, et avec l'accumulation de toutes sortes de petites frustrations par rapport aux désagréments du voyage (ben oui, y'en a plein), il s'est dit que c'était peut-être le moment de rentrer au pays. Et juste d'avoir l'idée, il s'est senti mieux. Après quasiment 7 mois de voyage, son temps était fait. Le lendemain matin, ses billets d'avion pour Fort McMurray étaient achetés et nous nous dirigions vers Antigua où nous allions passer nos derniers jours ensemble (pour la deuxième fois) et faire une randonnée impressionnante sur un volcan. Mais ça, ce sera l'objet d'un autre texte!
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Septembre 2020
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