J'arrive encore à me sentir en voyage, même si je connais les paysages par coeur et qu'une petite routine s'est déjà installée.
Lorsque que je regarde les Laurentides en buvant mon thé le matin, sur le balcon de l'appartement que mon cousin me prête pour l'été... Lorsque que je dévale une grosse côte à vélo dans la campagne de la rive-sud un mardi avant-midi, ou est-ce mercredi, je ne sais plus... Lorsque je regarde, tellement reconnaissante, la foule des plaines d'Abraham en plein festival d'été et que je travaille mais que c'est du pur plaisir parce que j'ai choisi d'être là et que je suis en train d'expérimenter et d'apprendre quelque chose de nouveau... Lorsque je vais spontanément parler aux gens qui parlent anglais ou espagnol pour savoir d'où ils viennent et que je redécouvre avec eux les trésors de mon coin le temps d'un après-midi au parc ou d'une soirée en ville... Lorsque je me retrouve à faire un roadtrip à Halifax avec ma meilleure amie et son frère parce que j'ai dit "oui, pourquoi pas" pour aller reconduire sa sœur à un programme d'anglais... Lorsque je fais le choix de me rendre chez mon amie en vélo, même si c'est loin et que mes cuisses brûlent, parce que je n'ai pas de voiture et que je m'entête à ne pas payer le bus ou embarquer avec une autre amie, surtout parce que c'est un défi et que je suis tellement fière quand je réussis... J'arrive à ressentir la liberté et le bien-être que j'aime tant du voyage. J'arrive à voir loin, voir grand et voir beau. J'arrive à rester légère, mais profonde, à voir clair et à me sentir solide. J'arrive à vivre le moment présent et à le déguster sans trop me soucier du reste. J'arrive à me sentir en vie, pleinement et merveilleusement en vie. Et c'est le plus beau des sentiments.
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Septembre 2020
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