Le dos bronzé, les shorts qui laissent entrevoir un début de craque, la démarche cool et détendue, ils déambulent dans l'une des deux rues de El Tunco, une beachtown du Salvador. Les surfeurs passent inévitablement par ici lorsqu'ils visitent ou habitent le pays. Mais ils ne sont pas les seuls, puisque nombreux sont les locaux qui envahissent la plage la fin de semaine, en famille ou entre amis, pour faire la fête, respirer l'air salé de la mer et admirer les célèbres couchers de soleil.
Je ne cadre pas tellement dans le décor, avec mon teint fluorescent et en tant que non-surfeuse. Les vagues sont trop grosses pour que je me baigne, la plage est trop rocheuse pour que j'aille jogger et le soleil est trop fort pour que je m'y expose en plein jour. Les gens parlent de séries de vagues, de planches et de marées et moi je n'y comprends rien. Et pourtant, je me suis accrochée les pieds à El Tunco et je prolonge sans cesse mon séjour ici. Il y a dans l'air des vibrations qui résonnent avec les miennes, qui créent des harmonies d'énergie qui semblent tout aligner pour que la vie soit bonne pour moi ici (allô spirituelle Gaby). Dès que je suis arrivée, une drôle de vague d'intuitions diverses m'a envahie. J'avais le feeling que j'allais faire plein de massages (je suis massothérapeute)...j'avais le feeling que cette auberge était la bonne plutôt que l'autre d'à côté...j'avais le feeling que j'allais trouver ma place - ou une place, du moins - dans ce petit village animé... Mon petit doigt n'avait pas tort. Entre les séances de yoga et de chilling dans le hamac, j'ai bien rempli mon horaire de rendez-vous en massothérapie et même d'un travail de bénévolat dans une petite agence de voyage. L'auberge où je reste est parfaite pour mes états d'esprit du moment et je ne cesse de rencontrer des gens qui semblent tomber pile-poil à la bonne place et au bon moment. Je puise donc tout ce que l'endroit a à m'offrir en me créant une petite routine qui me fait du bien. Le fait de travailler me donne une raison d'être ici, plutôt que d'avoir l'impression d'errer encore dans un nouveau pays. C'est gratifiant de pouvoir s'impliquer, de prendre part à la vie "normale" d'un endroit où l'on reste plutôt que d'explorer rapidement et superficiellement ENCORE une autre ville, ENCORE une autre chute ou ENCORE un autre volcan (super banal, t'sais). Et c'est assez pour me faire rester ici. La vie y est bonne et simple. Moi qui ne pensais rester que quelques jours au Salvador, me voilà déjà à ma deuxième semaine bien entamée. Un si petit pays, avec peu de trésors touristiques bien connus (à part le surf) et une réputation encore douteuse, je ne pensais jamais y trouver mon compte pour un long séjour. Pourtant, je découvre maintenant un magnifique pays avec des gens accueillants et chaleureux, des paysages verdoyants et une belle et grande énergie qui me ressource. Encore quelques jours, et puis je m'en vais...pour de vrai, cette fois-ci.
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Septembre 2020
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