Je suis assise devant "mon" lac et j'essaie de me revoir au Guatemala, sur le bord du lac Atitlan. Je tente de me souvenir de la forme des volcans, de la couleur de l'eau et de la température de l'air. J'essaie de me rappeler de mon état d'esprit, de celle que j'étais à cet instant précis. Je me souviens que j'avais pensé au chalet et à "mon" lac, celui-là même devant lequel je suis assise aujourd'hui.
Et si tout ça n'avait été qu'un rêve? Ça me semble si loin déjà. Les images, les sons, les saveurs et même mes rencontres paraissent s'estomper. C'est comme si ce voyage n'avait été qu'une escapade dans un univers parallèle où le temps s'envole moins vite, où les choses se passent plus intensément. C'est comme si ces 9 mois qui m'ont paru une éternité ne m'appartenaient pas vraiment, comme s'ils n'étaient pas compatibles avec la "vraie vie" dans le fil de mes souvenirs. J'essaie sors de m'y accrocher, de raviver des souvenirs et des sensations que j'y ai vécues. Mais c'est pourtant mon histoire, ma vraie vie à moi. J'en porte d'ailleurs encore les couleurs et les cicatrices. Mes longs mois ne valent peut-être pas le même temps "ici" (ça semble court, 9 mois), mais ils ont bel et bien existé. Je les sens encore. Le voyage est intense, coloré et vif, mais les changements qu'il apporte sont doux, lents et subtils. Alors que je reviens à moi-même, que je me réveille de ce qui m'a semblé quasi irréel, j'essaie de rester attentive à l'influence de ce voyage sur ma vie, de garder vivant mon état d'esprit nomade. Alors que je pense à tout ça, je suis assise devant "mon" lac, mais finalement, je n'essaie plus de me revoir au Guatemala sur le bord du lac Atitlan. Je ne tente plus de me rappeler de la forme des volcans, de la couleur de l'eau et de la température de l'air. Mon état d'esprit, je m'en souviens, c'était d'apprécier le moment présent. J'étais, simplement, ici et maintenant. Ce voyage n'est pas un univers parallèle et il ne fait pas non plus partie du passé comme un artefact qu'on oublie la plupart du temps. Ce voyage fait partie de mon présent, de ce que je suis et c'est grâce à lui (et à tout le reste) que je vois "mon" île, la montagne derrière le lac et la forêt du chalet telles qu'elle le sont pour moi aujourd'hui. Je peux mettre de côté mes craintes et mes angoisses . Ce voyage ne s'évanouira pas, il m'appartient. Même que mon épopée se poursuit et que j'en ai pour toute une vie à explorer. Maintenant que je suis rassurée, je peux être de nouveau, simplement, ici et maintenant.
1 Commentaire
André Lévesque
16/7/2017 20:53:25
Allo
Répondre
Laisser un réponse. |
Récits
Tout
Archives
Septembre 2020
|