Je dégouline de la craque de sein, je me berce dans un hamac et je suis heureuse. Nous sommes dans une auberge de jeunesse à moitié en construction, au cœur de Puerto Vallarta. Mais n'empêche les travaux, l'endroit est beau et l'ambiance est super relaxe. On se lève quand on se réveille (on n'est pas pressés, nous) et après un rapide coup de débarbouillette, on est prêts pour la journée. On a trouvé un super petit resto au coin de la rue et on aime bien y aller pour déjeuner. Je me prends souvent un grand smoothie rafraîchissant avec un bol de fruits frais et granolas pour démarrer en beauté. Après, on retourne à l'auberge pour faire quelques trucs sans se stresser, le temps que la chaleur accablante passe un peu. Pour l'instant, on est en mode observation et on essaie d'apprivoiser la vie mexicaine qui sera probablement la nôtre pour les prochains mois - parce que quand on va trouver une place pour faire du bénévolat, on aimerait s'y installer pour quelques temps, question d'économiser et de retrouver un semblant de routine.
Voyez-vous, c'est exigeant d'être nomade (on fait pitié, ein?). Toujours dans les bagages, toujours en train de prendre des décisions et planifier, toujours en train d'apprivoiser un nouvel environnement. C'est extrêmement stimulant et enrichissant, mais c'est aussi drainant en même temps. On a hâte de se recréer un quotidien, de trouver notre taqueria (restaurant de rue qui vend des tacos) préférée, de se faire des amis qu'on n'est pas toujours en train de quitter et de répandre nos effets personnels pour la peine, sans toujours avoir à ouvrir et fermer nos sacs devenus un peu pêle-mêle. Question de bien s'acclimater à notre nouveau pays d'adoption, David et moi avons fait quelques premiers tours de reconnaissance. Dans nos gougounes, nous sommes partis explorer les rues du coin, en essayant de ne pas se fouler une cheville sur les pavés de roches irrégulières. Autour de nous, les autos et les camions font chacun leur concert de ferraille, selon les pièces qui sont le plus malmenées par les routes cahoteuses. À tous les coins de rue (ou presque), il y a un stand à tacos, quesadillas, empenadas ou pozole. Parfois situés dans des petits commerces avec de véritables murs, mais souvent simplement installés au bord du trottoir, avec les moyens du bord. Comme ce vendeur de churros qui fait fonctionner sa friteuse directement à partir du poteau électrique de la ville. Ou comme le stand à enchiladas qui a patenté une tablette avec le courant pour y déposer une TV cathodique afin que ses clients puissent regarder les matchs ou les nouvelles en se léchant les doigts. Dans les rues, il y a bien quelques arbres et autres plantes tropicales, mais personne n'a de gazon sur son (petit, voire inexistant) terrain. Il fait bien trop chaud pour une plante si fragile qui requiert autant d'entretien...! Le décor est un mélange de grosse baraques barricadées et de taudis cadenassés. Sur le coin des rues, quelques sacs poubelle traînent jusqu'à l'heure du ramassage, plus tard le soir, à travers les voitures rétros et les motos sur lesquelles ont été rafistolés des accessoires de livraison de toutes sortes. En fin d'après-midi, nous allons à la plage pour ce qui est maintenant devenu notre petit rituel. On commence tout d'abord par trouver le plus beau coin de sable et on s'installe. Pendant que le soleil se couche, David se promène sur la berge en pêchant et moi je fais du yoga et mon entraînement quotidien. La température est agréable et la vue est toujours magnifique. Ensuite, boostés par les endorphines de l'exercice (ou de la pêche) multipliées par celles fournies par la contemplation d'un aussi beau spectacle, nous nous habillons et allons manger dans le stand à tacos qui nous inspire le plus ce soir-là. Après, on explore un nouveau quadrilatère et puis on rentre pour jaser avec la gang de l'hostel avant de se coucher. Notre rythme mexicain est beaucoup plus lent, plus confortable que notre rythme canado-américain. J'ai le rire plus facile et l'inspiration plus fertile. C'est bon signe et c'est définitivement un état d'esprit que j'ai envie de cultiver, une vague de bonheur que j'ai l'intention de surfer (en attendant de surfer pour de vrai, plus loin sur la côte)!
4 Commentaires
Carole
6/11/2016 15:23:17
Tu me fais rêver aujourd'hui ma cousine. Un beau texte à lire en ce 6 novembre où le soleil se couchera peu après 16h ici. Tu me fais du bien. Enjoy!
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Gab la nomade
3/1/2017 17:21:19
Merci pour les beaux mots! Ça fait plaisir! :)
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André Lévesque
8/11/2016 08:34:57
Vous semblez heureux tous les 2 d`être au soleil. Profitez en bien. Ici il commence à faire froid.
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Gab la nomade
3/1/2017 17:20:44
Contente de te savoir mieux! En effet, le soleil nous va à merveille, hihi!
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