La montgolfière

​Il ne reste qu’une semaine avant le départ. Dans ma tête, les « à faire » et les « n’oublie pas » se bousculent toute la journée…et toute la nuit.
 
Même si je ne me sens pas particulièrement stressée, je sais qu’en fait, je le suis et que mon cerveau gère beaucoup plus d’informations qu’à l’habitude. C’est normal, on est en train de les défaire, ces habitudes. J’ai le sommeil léger et je me réveille quelques fois en pensant à quelque chose qui m’avait échappé, parfois sans pouvoir me rendormir ensuite. Les derniers jours ont été plutôt bien remplis, à faire des boîtes et progressivement vider chaque recoin de l’appartement.
 
Aujourd’hui, je fonctionne à moitié par zombitude, à moitié par excitation. L’épuisement transforme la prise de décisions en un défi périlleux, mais la hâte de partir me fait garder la bonne humeur et, au final, on arrive à respecter nos échéanciers.
 
Ça fait tellement longtemps qu’on parle de ce voyage que, parfois, on dirait que je ne réalise pas que nous allons finalement partir, que le moment est enfin arrivé. Mais pourtant, c’est bien vrai. Mon bureau est rangé et j’ai dit au revoir à mes collègues de travail. Le courrier n’arrive déjà plus chez moi et mon cellulaire est désactivé pour de bon. Je suis bel et bien assise dans mon salon dénudé de ses accessoires habituels, mais rempli d’items de voyage éparpillés un peu partout, à vous écrire sur un ordinateur qui ne sera bientôt plus le mien.
 
Il ne reste maintenant que quelques items de cuisine et les meubles essentiels dans notre cocon qui n’est plus si douillet. Nous sommes comme une montgolfière qui se déleste de tous les poids qu’elle a accumulés au fil du temps. Chaque jour, chaque boîte déménagée nous permet d’être un peu plus légers, un peu plus près de s’envoler.
 
Cette fin de semaine, nous irons au chalet. Ça nous fera du bien, de décrocher un peu et d’avoir du fun avec notre gang d’amis sur le bord du lac. Ben quoi ? Vous avez quelque chose contre le fait de prendre des vacances avant un voyage ? Héhé !