Je suis dans un parc au cœur de Coyoacán, un quartier de Mexico City. Au centre de la place, entourée d'un bassin d'eau, il y a la statue de deux coyotes, en hommage à ces animaux qui ont déjà habité la région, bien avant que la ville ne l'emporte sur la nature. Devant moi, un artiste fait la caricature d'une mère et de sa fille. Elles avaient d'abord refusé l'offre, mais le père de famille a dit "Pourquoi pas?", alors elles sont maintenant assises côtés-à-côtes, souriantes mais un peu mal à l'aise de poser si longtemps. À toutes les 5 minutes, il y a quelqu'un qui se plante devant moi et qui me tend un foulard, un signet de bois, un panier d'osier ou n'importe quelle bébelle qu'il/elle a à vendre. Je refuse toujours poliment même si ça m'agace.
Le caricaturiste vient de tendre son dessin à la famille. Ils rient et se comparent l'une-l'autre avec l'interprétation que le dessinateur a fait de leur visage. Autour de moi, des jeunes parlent et rigolent pour rien. Le bassin d'eau autour de la statue vient de prendre vie et une fontaine s'est soudainement animée, arrosant par le fait même les deux coyotes qui sont au centre. "Non merci, je ne veux pas d'une marionnette. Bonne journée." J'ai beau regarder les alentours, je vois des guitaristes devant un restaurant et je sais qu'il y a un accordéoniste pas trop loin, mais je n'arrive pas à identifier d'où vient le son aigu et désagréable de ce qui semble être une classe de maternelle qui joue de la flûte pour la première fois. Plus loin, à l'autre bout du parc, une femme passe le balai pour ramasser les feuilles. Elle arrive devant un banc où quatre jeunes sont assis. Ils se lèvent tous les pieds pour la laisser balayer, mais elle leur demande finalement de changer de banc pour la laisser faire son travail. Je viens d'identifier la source du carnage sonore. Juste à coté du kiosque à ballons, un homme tourne la manivelle d'une grosse boîte à vent, produisant ainsi ce qui est sensé être une jolie mélodie. C'est raté. Mais le vendeur de miel ne semble pas s'en soucier. Il pousse son diable sur lequel sont empilés toutes sortes de pots et de sous-produits du nectar de pollen et en propose à ceux qui croisent son regard. L'ambiance est relaxe, les gens promènent leur chien ou discutent sur les bancs de fer forgé. Le quartier est un peu plus charmant que le reste de Mexico et ça semble être une bonne excuse pour s'y donner rendez-vous ou seulement marcher dans les environs et prendre un café. Ma visite de Ciudad de Mexico se sera finalement pas mal limitée à Coyoacán, aux pyramides de Teotihuacán et au musée national de l'anthropologie, mais je ne suis pas déçue pour autant. Après nos jours tranquilles en "famille" et en montagne, on dirait que j'avais moins envie du brouhaha de la ville. Et quand on sait que Mexico est la plus grande ville en Amérique, ben il faut s'attendre à ce qu'il y ait de l'action! En plus, en plein milieu de notre (déjà court) séjour dans la cité, David s'est tapé une intoxication alimentaire plutôt violente. Raison de plus pour prendre ça mollo. Entre courir l'eau de coco pour le réhydrater et passer à l'appartement pour le réconforter, je ne me suis permise qu'un après-midi d'exploration en ville. Sans rancune Mexico! On se reverra peut-être un jour...quand mes envies citadines seront plus fortes et que les conditions seront plus clémentes!
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