Sans domicile fixe

Ça y' est, l'appartement est vidé, les boîtes sont rangées, tout est nettoyé. Tout ce qu'il me reste, c'est un sac à dos de 60 litres, et dedans, les quelques trésors essentiels qui seront mes seuls biens matériels pour les prochains mois, les prochaines années peut-être.

Je n'ai plus de chez-moi. Je n'ai plus de maison, d'appartement ou de petit cocon à moi. Je suis une sans domicile fixe, officiellement nomade.

Bientôt, les chemins que je connais par cœur seront bien loin. Bientôt, je n'entendrai plus l'accent québécois qui m'est si familier. Tous mes repères, je les laisse derrière. Je pars avec mon chum et mon goût du voyage et puis on verra bien!

À partir de maintenant, je n'ai plus de routine. Je n'ai plus de verre pour ma brosse à dent ni de tiroir pour mes vêtements. Partout où je vais, je suis désormais une invitée. Mon sac se dépose discrètement dans un coin, le temps d'un court séjour, et c'est tout ce dont j'ai réellement besoin pour le moment.

Mais j'aurai bien d'autres choses qui ne me sont pas accessibles avec la routine et les habitudes. Je regarderai des paysages inconnus et je ferai des rencontres incroyables. J'entendrai des accents aux mélodies nouvelles et je tenterai toutes sortes d'expériences inimaginables! Je découvrirai des nouvelles facettes de moi-même et je développerai une nouvelle relation, plus solide, plus intense avec mon chum, mon compagnon de voyage.

Les adieux ont parfois été difficiles, me laissant fébrile et fragile pour le départ de ce matin. Les larmes montent rapidement avec ou sans bonne raison et ma tête est remplie d'un drôle de mélange d'émotions. L'excitation côtoie la peur et le tout me laisse un peu confuse.

Mais la fin des préparatifs laisse tranquillement place au début du voyage. Je sens déjà que notre rythme a changé. Le temps prend tranquillement un autre aspect, passant de contrainte à ressource.

C'est d'abord vers Montréal que nous amorçons notre route, avec mes parents qui nous y accompagnent ainsi que de la famille et des amis qui nous accueillent. C'est un premier pas qui s'amorce, un départ qui se fait sans précipitation pour bien profiter de chaque dernier instant.