On partait pour une nouvelle aventure et, tant qu’à faire, on s’est dit qu’on allait y aller comme de vraies exploratrices : en bateau sur le plus long fleuve d’Asie du sud-est, à travers la jungle du Mékong.
Ça nous a pris 2 jours entiers pour nous rendre de la frontière de la Thaïlande à Luang Prabang, une charmante petite ville laotienne que l’UNESCO a même classée comme patrimoine mondial. Pendant la croisière en slow boat, entassées avec des dizaines d’autres touristes, on a pu admirer les buffles qui se prélassaient sur les petites plages longeant le fleuve et envoyer la main aux enfants des villages où on s’arrêtait pour déposer des provisions. Malgré la pauvreté qui contrastait avec la Thaïlande, le peuple du Laos nous a paru simple et souriant, avec leurs regards doux et leurs belles joues rondes. Quand nous sommes finalement arrivées en ville, nous avons dû convertir nos cerveaux autant pour la monnaie que pour la langue, changeant nos « Sawa Dee Ka » pour des « Saba Dee » en guise de salutation et notre équivalence de 26 baht (monnaie thaï) en quelques 6597 kip (monnaie lao), pour 1$CAN. L’héritage français de ce pays nous a tout de suite frappé, quand on a vu les inscriptions officielles dans notre langue natale, mais aussi (et surtout), quand on a repéré les multiples boulangeries qui offraient baguettes et pâtisseries, nous mettant ainsi l’eau à la bouche. Et parlant de Français, c’est un cousin européen qui nous a accueillies quand on s’est pointées au rendez-vous pour amorcer notre bénévolat dans la région. On pensait qu’on allait aider dans une ferme familiale, mais finalement c’était plutôt un parc naturel des plus jolis. On n’y voyait vraiment pas d’inconvénient...surtout qu’on pouvait entreprendre le projet de notre choix, qui s’est finalement avéré être la création d’une fresque à l’accueil du parc. Pas pire, on a 3 semaines à passer dans un endroit merveilleux, à faire de l’art tous les avant-midis, le soleil dans le dos (j’ai de magnifiques démarcations de bronzage sur les mollets, là où mes leggings arrêtent). On a vu pire! Notre séjour au Laos a été des plus paisibles, très casanier, même. La maison où on était logées étant un peu a l’extérieur de la ville et nos journées au parc étant très longues (parce qu’on devait y rester même lorsque nos heures étaient complétées), on passait le reste de nos soirées à jaser avec les autres volontaires, à faire des bijoux et de l’art, écrasés sur le divan du balcon sous des airs de musique beeeeen tranquille. Même pendant nos jours de congé, Kéane et moi avons gardé un rythme plutôt lent et routinier, favorisant grandement les petits moments de réconfort impliquant habituellement des cafés latte et des morceaux de gâteau pendant des après-midi complets à s’inspirer et à composer. Y’a bien une fois où l’aventurière en moi s’est réveillée, quand je suis partie pour une journée complète de vélo avec un inconnu rencontré la veille dans un café. On a fait 60 km de chemin de terre pour aller voir une magnifique chute devant laquelle on a pique-niqué. Il y a aussi eu quelques événements spéciaux, comme la fois où un shaman est venu faire une cérémonie pour purifier le parc après que 2 employés et 1 cygne noir aient été blessés (le cygne est décédé) par des bambous et aussi la fois où un ami rencontré en Thaïlande est venu nous visiter mais qu’on a finalement passé la moitié de la journée à sauver (ok, aider) deux Québécoises qui avaient fait un accident de scooter devant nous. Mais sinon, les jours passaient et se ressemblaient et c’était correct comme ça. Noël est finalement arrivé et on a souligné ça avec la gang d’employés du parc avec beaucoup trop de bouffe, de Beer Lao et un échange de cadeau douteux duquel Kéane et moi (et les 3 autres volontaires) avons hérité d’un magnifique chandail d’une compagnie quelconque, de couleur fluo ou pastel, complètement horrible et superflu pour nos sacs à dos, mais c’était pas grave, c’était chou et c’était juste pour le fun. Les cuisinières étaient bien contentes quand on leur a finalement légué les t-shirt, en guise de remerciement de nous avoir si bien nourries tout ce temps, même si on a mangé beaucoup trop de sticky rice pour ce que mon système digestif pouvait gérer (mais ça, vous ne voulez pas le savoir). Puis on a finalement pris un bus de nuit pour s’en revenir à Chiang Mai, en Thaïlande, juste à temps pour voir l’envolée de lanternes du jour de l’an. Et c’est ici qu’une nouvelle grande étape nous attend dans les prochains jours, alors qu’on s’apprête à s’isoler et méditer pour près d’un mois dans un temple bouddhiste. En attendant, je fais fi des résolutions de la nouvelle année en mangeant encore du gâteau...mais c’est peut-être aussi un peu pour noyer dans un tas de crème fouettée et de chocolat ma fébrilité face à notre longue retraite fermée qui s’en vient un peu beaucoup trop vite...
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Mai 2018
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