Prendre le train et arriver à Pushkar. Avoir le sentiment d’y être déjà venue, de connaître l’endroit. Tomber en amour. Pleurer. Faire une offrande Pooja. Rayons de soleil entre les vaches et les gens. Tout est beau. Je suis en amour. Prendre une chambre dans un guest-house crade. Champ de fleurs, champ de déchets. Résister un peu. Crottes de vache, crottes d’oiseau. Marchés colorés, pierres réellement ou faussement précieuses et macramé. Entre dédain et amour. Je suis en amour, malgré le dédain. Histoires de gypsies. Méfiance. Accolades, rires et partage. Histoires de gypsies. Vraies ou pas vraies, finalement je m’en fout. Un tour de lac, lèche-vitrines, ou plutôt lèche-comptoir. Ne voir que les trésors d’Alibaba. Matins sur le toit du guest-house. Des étrangers qui se parlent tous en anglais même si ce n’est la langue d’aucun. Regards bienveillants, les vraies questions, les vraies affaires. Ben des niaiseries aussi. Absurdités. Good vibes. Deux tours de lac, se faire reconnaître. Voir les babioles, mais aussi les gens qui les vendent. Matins sur le toit du guest-house. Partage de chai, de shillom et d’amour. De rires, surtout. D’amour. Je suis en amour. Trois tours de lac, blaguer et sourire de complicité. Voir l’humain, connecter. Tomber en amour encore. Être inspirée. Mélanger tout ça et peindre des portraits. Se faire une place, s’impliquer et s’engager dans l’endroit. M’imprégner en lui, mais surtout l’imprégner en moi. C’est beau, c’est fort. Connections silencieuses, âmes qui vibrent ensemble sans un mot. Tout qui vibre, et qui vibre fort. Aller voir le coucher de soleil tous les soirs, mais sans jamais le regarder, penchée sur mes gribouillis d’humains. Une grande lumière, beaucoup de joie. Être présente, écouter et sentir, t’sais, pour de vrai là. C’est beau, c’est fort. Je ne sais plus combien de tours de lac. Maquillages de visages d’enfants du désert. Soupers en famille, pas la mienne, mais c’est tout comme. Tresses dans les cheveux gras d’une fillette. Henné qui tache les ongles. Partage et amour. C’est tout ce qui compte. Le rebord de ma jupe sûrement plein d’effleurages de bouses. Prendre le chai avec des propriétaires de boutique. Discussions de chakra et de karma ou de bang lassi et de Holi. Couleurs. C’est Holi. La ville se poudre, les gens s’enivrent. Ma face ensevelie de vert, les vaches devenues de fluo, mon gilet taché de bleu. Scène d’après-guerre au village. Un après-guerre teinté de rose et à saveur de lendemain de veille. Pas pour moi. J’étais shanti shanti, dans une autre énergie. Trop plein de tout. Visite au temple. Méditation dans le vent. Le vent Rajasthani. Grand nettoyage désertique. L’après Holi, les départs. Au revoir et accolades. Faire une autre offrande Pooja. Des étoiles dans les yeux. Le pardon, l’amour et la joie dans le cœur. S’en aller aussi.
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Mai 2018
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