Je suis dans un trou noir, mais pas sombre pour autant. Je me retrouve dans un tourbillon de mille et une choses que je n’arrive plus tout à fait à distinguer les unes des autres. Je suis partie en voyage il y a plus d’un an déjà, laissant derrière moi une vie qui avait l’air des plus normales. J’ai vidé mon appartement pour ne garder que le contenu d’un sac à dos que je trimballe d’un endroit à l’autre, nomade, sans attache. J’ai quitté mon emploi pour pouvoir bâtir ma propre entreprise (par ici) sans trop savoir dans quoi je me lançais, mais confiante que j’allais éventuellement en faire quelque chose de bien. Je n’ai plus de chez moi à m’occuper, je n’ai plus de comptes à rendre à un employeur. Rien ne m’attend, je ne suis pas pressée. Je suis ma maison. Je suis mon voyage. Je suis mon employeur. Je suis mon employée. Mais où commence l’un? Où fini l’autre? Et moi, où suis-je dans tout ça? Qui suis-je? J’ai le monde devant moi et tout est possible. Tout est tellement ouvert que je ne connais plus de limites, que je ne sais même plus d’où le vent arrive. Je n’arrive plus à trouver le nord, désorientée dans mon désert. Mais je ne suis pas malheureuse, bien au contraire. J’ai beau être au milieu de nulle part dans une zone indéfinie et floue, je suis convaincue que je suis au bon endroit. Je lève la tête, je regarde les étoiles. Je sais qu’elles peuvent m’orienter, mais je n’arrive pas encore à les lire. Je ne vois aucune trace, aucun chemin autour de moi. Je pense que je vais m’asseoir pour un moment. J’ai le temps, de toute manière. Je vais fermer les yeux et écouter ce qui se passe en dedans. Si la réponse ne vient pas de l’extérieur, peut-être viendra-t-elle de l’intérieur? Œuvre de mon papa Jules Morissette : https://julesmorissette.weebly.com/
1 Commentaire
Il y a toujours un endroit marquant dans un voyage, une place qui se mérite un statut particulier entre toutes les autres destinations qu’on a faites et qu’on fera. Il y a toujours ce lieu autour duquel tourne le reste du voyage, à partir duquel on compte le temps - avant ou après telle ville - et où on se sent un peu plus à sa place que dans les autres destinations.
Pour ce voyage-ci, c’est Chiang Mai. Le périple est encore jeune, après à peine un mois, mais déjà on sait que cette ville du nord de la Thaïlande fera partie de nos moments forts, de nos endroits coups de cœur de l’Asie du sud-est. On a beau dire qu’on n’est pas des filles de ville, Kéane et moi, mais Chiang Mai a juste la bonne dose citadine pour qu’on puisse en profiter. Avec ses nombreux marchés qui animent les rues différemment selon si c’est le jour ou le soir, avec son grand parc où petits et grands (surtout les grands, en fait) se rassemblent pour jouer, avec ses restaurants de toutes sortes (mobiles ou non) qui servent un choix de plats tous les plus savoureux les uns que les autres, Chiang Mai offre les bons côtés de la vie urbaine tout en restant authentique et unique. Encadrée par ses anciennes fortifications et longée par une rivière, et pas trop loin des montagnes non plus, la vieille ville a juste ce qu’il faut de charme et d’histoire pour la rendre vraiment intéressante. Mais c’est aussi à cet endroit que nos intentions respectives, à Kéane et à moi, ont réellement commencé à se manifester. À Chiang Mai, l’espoir que Kéane avait de guérir son eczéma a pris la forme d’un thérapeute rencontré par hasard et qui est devenu notre ami. À Chiang Mai, le désir que j’avais de ramasser de nouveaux outils professionnels s’est concrétisé par des formations multiples et de magnifiques expériences reliées à la massothérapie. C’est aussi là que Kéane et moi avons réellement retrouvé notre rythme commun, la zone dans laquelle notre relation est à son meilleur, pleine de vérités, d’entraide et d’amitié profonde. Nous sommes comblées. Ou presque. Je dis presque, parce qu’avec tout ça, on n’aura pas vraiment pris le temps de visiter le nord de la Thaïlande avant que notre visa arrive à échéance. Alors que nous prenons la route pour le Laos, il nous reste une impression qu’il y a quelque chose d’inachevé avec son voisin du sud. Mais nous avons déjà prévu y revenir, c’est certain! |
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