Cesse d’avoir peur, Gab.
Tu reviens de la guerre. De petites guerres, certes, mais la guerre pareil. Et ça prend du temps, guérir. Tu reviens d’une longue et lente guerre contre un modèle de société qui t’as longtemps déçu, trahi même parfois. Mais tu t’en es sortie, tu as réussi à redéfinir tes règles à toi, à trouver ta vérité et ta façon de fonctionner. Tu reviens aussi d’une guerre plus crue, plus intense, d’un couple qui a échoué, dans lequel tu t’étais complètement abandonnée. Mais tu es passée à autre chose et tu as retrouvé ta lumière et ta force, ton indépendance. Cet été, tu es revenue de ces guerres sachant que tu les avais gagnées mais, affaiblie par tes blessures, tu es restée craintive que l’ennemi attaque de nouveau. Tu as gardé ton armure, tu as continué à brandir ton bouclier pour te protéger du monde extérieur, pour ne pas perdre tes nouveaux territoires durement conquis. Tu es revenue de voyage en défendant tes nouvelles croyances, ton nouveau mode de vie, mais ta critique parfois sévère face à l’environnement qui t’attendait et aux gens qui en font partie trahissait encore ton insécurité. Tu as parlé de ta rupture amoureuse comme si c’était facile, comme si votre amitié retrouvée était simple et fluide, mais ton déni face aux difficultés rencontrées trahissait encore ta peur de l’échec et du rejet. Tu t’es braquée, fermée, pour te protéger. Tu es passée en mode guerrière, te disant que tu n’avais besoin de personne, que t’allais passer à travers tes guerres. Rassure-toi, le chemin que tu as fait pour bâtir ta conception du monde ne s’effacera pas du jour au lendemain. Tu l’as bien vu, cet été, que tu as su rester la même, que tu avais consolidé tes acquis pour maintenant te construire une vie qui te ressemble. Rassure-toi, la distance que vous avez prise, ton ex et toi, elle est saine et normale. Elle ne signifie pas que tout est brisé et qu’il n’existe plus rien du tout entre vous. Tu l’as bien vu, cet été, que votre amitié est remplie de respect et de bonnes intentions. Laisse tomber les armes, Gab. La guerre est finie. Tu peux desserrer les poings, relâcher la mâchoire. Maintenant que tu guéris, ton armure ne fait que t’étouffer. Tu peux l’enlever. Oui, ça veut dire être vulnérable à nouveau, mais c’est correct. Tu es en sécurité. Laisse-toi inspirer, toucher, emporter par la vie et par les gens. Ta meilleure amie est avec toi, elle mérite que tu l’accueilles. Comme tous les autres, d’ailleurs. Tu vis ton rêve en Asie, tu peux redevenir disponible et absorber tout ce qui t’entoure, allez! Tu es guérie, Gab. Plus besoin de te fermer, de te protéger. Plus besoin d’avoir peur. Tu peux ranger l’attirail.
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Mai 2018
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