La semaine passée, Kéane et moi avons jeûné pendant 3 jours.
L’objectif de cet article n’est pas de démystifier le jeûne, d’en vanter les bénéfices ou de décrire ses effets physiologiques. J’ai beau avoir lu beaucoup sur le sujet, d’en connaître les pours et les contres, je ne suis pas une spécialiste. Mais je veux bien vous parler de mon expérience personnelle parce que je crois que c’est tout de même intéressant. Voici donc comment le jeûne a changé ma façon d’aborder la vie. Développer sa force de caractère Refuser de manger même quand il y a un plat appétissant sous nos yeux et qu’on est affamé, ça demande de la discipline et de la rigueur. C’est un duel entre le corps et le mental, c’est la raison qui doit l’emporter sur l’instinct de survie. Mais c’est un combat que j’avais moi-même choisi et dont je connaissais la nature temporaire. Et garder ça en tête, ça a fait toute la différence dans les périodes plus difficiles. Me responsabiliser pour la façon dont je reçois ce qui m’arrive et assumer mes choix allait rendre les épreuves plus acceptables. Je me suis dit : « Tiens, voilà une façon d’aborder la vie qui pourrait m’être bénéfique au quotidien. Je crois que je vais l’adopter. » Éprouver de la gratitude À partir du moment où on a pris la décision qu’on allait jeûner, je me suis mise à ressentir une immense gratitude envers les aliments que j’ingérais. Je me suis mise à regarder ma nourriture, à la sentir, à décortiquer chaque nuance de ses saveurs. J’ai même joué à apprivoiser des goûts qui me rebutent habituellement jusqu’à finalement y trouver des notes agréables et créer des souvenirs positifs en lien avec l’aliment en question. Je me suis dit : « Tiens, voilà une façon d’aborder la vie qui pourrait m’être bénéfique au quotidien. Je crois que je vais l’adopter. » Gérer son impulsivité À force de ne pas suffisamment être nourrit, mon corps s’est mis à envoyer des signaux de faim. Le ventre qui gargouille, un tiraillement dans l’abdomen et des humeurs incertaines. Habituellement, j’aurais immédiatement répondu à ces cris d’alarme et j’aurais donné à mon corps ce qu’il voulait dans un sentiment d’urgence pour le défendre. Mais là, puisque j’avais choisi de ne pas manger, j’attendais et j’écoutais. Dans un même ordre d’idée, plutôt que de réagir impulsivement à une situation, je me suis mise à identifier les émotions qui surgissaient, sans poser d’actions immédiates en lien avec elles. J’ai réalisé qu’elles étaient passagères et parfois démesurées, autant que la sensation de faim qui venait et qui allait par vagues. Je me suis dit : « Tiens, voilà une façon d’aborder la vie qui pourrait m’être bénéfique au quotidien. Je crois que je vais l’adopter. » Innover Au fur et à mesure que les jours passaient, mon niveau d’énergie diminuait. Je peinais à exécuter des activités qui ne me posent normalement aucun problème. En réponse à cette faiblesse, j’ai dû adapter mes occupations pour ne pas dépasser mes limites. Plutôt que de bouger, je me suis mise à faire des projets créatifs, à philosopher, à méditer et à écrire. Au lieu de vivre de la frustration par rapport à mes contraintes, j’ai cherché de nouvelles façons d’utiliser mon potentiel et d’ainsi m’épanouir. Je me suis dit : « Tiens, voilà une façon d’aborder la vie qui pourrait m’être bénéfique au quotidien. Je crois que je vais l’adopter. » Honorer son corps Alors que les muscles de mon abdomen devenaient de plus en plus tendus, je me suis mise à me sentir coincée et inconfortable dans mon corps. Le reflet de mon ventre étrangement plat dans le miroir ne laissait pas paraître la sensation d’étouffement que je vivais en-dedans. Je me suis mise à être reconnaissante pour mon corps habituel qui est sain et dans lequel je suis confortable. Je me suis mise à honorer tout ce qu’il me permet de faire, de vivre et de ressentir. Je me suis dit : « Tiens, voilà une façon d’aborder la vie qui pourrait m’être bénéfique au quotidien. Je crois que je vais l’adopter. » Écouter son corps En réintroduisant graduellement une diète normale, de nouvelles sensations ont fait surface. Après 3 jours à avoir faim, j’en étais venue à oublier l’effet de la satiété. Je pense même que je n’avais plus réellement reconnu la satiété depuis des années. Le fait de prendre chaque bouchée lentement, avec pleine conscience, me laissait le temps et l’espace nécessaire pour identifier la satisfaction d’avoir bien mangé, m’évitant ainsi les sensations de gonflement et de culpabilité qui accompagnent généralement la gourmandise. Je me suis dit : « Tiens, voilà une façon d’aborder la vie qui pourrait m’être bénéfique au quotidien. Je crois que je vais l’adopter. » Pendant cette période de jeûne, je me suis prouvée encore d’une autre façon que j’avais les outils et la force intérieure pour affronter les épreuves de la vie. J’ai appris à connaître un peu mieux mon corps et son langage, j’ai identifié des mauvais plis que j’avais pris en lien avec la nourriture et j’ai saisi cette opportunité pour tenter d’intégrer de meilleures pratiques alimentaires à mon quotidien. Le jeûne est une expérience exigeante, mais dans mon cas, l’aventure a encore été bénéfique! *** Comment ça fonctionne, le jeûne? Le principe du jeûne, c’est de limiter sa consommation d’aliments pendant un temps donné, mais il y a autant de façons de faire que de croyances sur leurs bénéfices. J’ai déjà fait des jeûnes de 24 heures pendant lesquelles je ne buvais que des liquides clairs comme de l’eau ou des tisanes. J’ai aussi tenté le jeûne intermittent pendant quelques mois, ne mangeant que dans une fenêtre de 8 heures par jour. Cette fois-ci, Kéane et moi avons fait un jeûne partiel pendant lequel nous n’avons mangé que 2 fruits à chacun des 3 jours de l’expérience. Je connais aussi des gens qui font un jeûne complet pendant 10 jours en ne buvant que de l’eau de coco. Peu importe le type de jeûne, il faut toujours compter une période de transition avant et après la période de restriction. Bien entendu, la transition pour un jeûne de 10 jours se fait beaucoup plus graduellement et plus lentement que pour le jeûne d’une seule journée. Pourquoi décide-t-on de jeûner? Parce qu’on croit que ça peut être bénéfique pour nous jusqu’à un certain degré, physiquement, mentalement ou spirituellement. Je n’élaborerai pas plus sur cette question parce que, selon moi, beaucoup de réponses peuvent être bonnes et beaucoup d’autres peuvent être mauvaises et que c’est libre à chacun d’en juger. Ceci étant dit, je crois qu’il est important (primordial) d’avoir une condition physique adéquate et de ne pas avoir de trouble obsessionnel alimentaire avant de tenter l’expérience. Pour le reste, si ça vous intéresse, je vous invite à bien vous renseigner et à vous en faire votre propre idée.
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