C'est du chinois! 2

Rocky peut aller se rhabiller. Le défi des escaliers de la Ville de Québec? Facile comme tout comparé à ce qu'on vient de faire.

Le Mont Emei, c'est l'une des quatre montagnes sacrées de la Chine. C'est aussi 3077 mètres d'altitude, 2 jours de randonnée intense dont les 52 kilomètres de sentier ne sont composés pratiquement que d'escaliers. C'est plus d'une dizaine de milliers de marches (sans blague) que nos cuisses et mollets ont gravis. Oui, oui, deux jours à monter des escaliers. Pas en descendant, en montant.

C'est vous dire comment je suis fière. Et on a eu notre récompense bien méritée ce matin : le lever de soleil du Bouddha doré au sommet de la montagne. On s'est levé à 5h00am pour gravir les dernières 30 minutes qui nous séparaient du sommet et du lever de soleil. Moment magique.

La montagne est au-dessus de bien des niveaux de nuages. On a donc longtemps monté dans la brume, n'ayant aucune idée de l'altitude que nous prenions. Seul le changement dans l'air respiré nous donnait un indice de notre accomplissement.

Bref, ce matin, nous attendions que le soleil se pointe le bout du nez. L'épais brouillard a d'abord commencé à blanchir, puis les nuages plus volatiles se sont tranquillement dispersés pour découvrir un ciel bleu que nous n'avions pas vu depuis le début de la randonnée. Il ne restait finalement que la couche de nuages permanents qui enveloppe la montagne juste sous le sommet, de laquelle les premiers rayons ont émergés pour le plus grand bonheur des centaines de "pèlerins" que nous étions, rassemblés là-haut.

Le mont Emei, ce n'est pas pour la vue qu'on l'attaque. Il n'y en a pas de vue. Des fois, on ne voit même pas les marches à 5 mètres devant soi. On le fait pour le défi, le sentiment d'accomplissement. Il y en a aussi qui le font par spiritualité : un pèlerinage, une connexion avec Bouddha, soi-même ou tout simplement la nature qui nous entoure.

On a croisé toutes sortes de gens. D'autres étrangers, des vieux, des jeunes, des hommes, des femmes. Beaucoup de Chinois, en talons hauts parfois même!! Il y en a aussi des plus paresseux qui se font porter sur une genre de chaise en bambou, posée sur les épaules de deux Chinois, tout petits, mais tout en muscles.

On a fait de belles rencontres. J'ai d'ailleurs appris un peu de Mandarin. Je peux saluer et remercier les gens, dire que je ne veux pas de quelque chose ou commander une bière. Très dur d'avoir les bonnes tonalités, mais l'effort est généralement apprécié.

Nous sommes maintenant de retour à Chengdu.
Demain, nous prendrons un vol pour Hainan, une île au sud de la Chine, avec des plages sur lesquelles nous irons reposer nos muscles qui l'ont bien mérité.