La pura vida 1

Après un faux départ, me voici enfin au Costa Rica.

Scène 1 / Prise 1 / Mercredi
Je n’ai pas pu partir mercredi comme prévu…Le vol pour Newark a été retardé assez pour que je manque ma correspondance pour le Costa Rica. Il ne faisait pas beau a Newark, paraîtrait-il… Et comme les vols pour San José ne sont pas fréquents, il n'y avait pas d’autre solution que de refaire les mêmes vols, mais le lendemain. Je suis donc retournée dormir chez moi, dans mon lit. Full exotique.
 
Scène 1 / Prise 2 / Jeudi
Le vol est encore en retard. Problème mécanique, cette fois. Avec le retard, ça me laisse seulement 45 minutes pour prendre la correspondance…dans l’un des aéroports les plus achalandés des USA. Yeah. Ça relève de l’impossible, mais je refuse de croire que je vais encore perdre une journée de voyage.
 
Malgré tout, j'ai finalement réussi à me rendre. J’ai couru comme une dingue, j’ai demandé à tous les gardes de sécurité de me faire passer devant (avec succès), j’ai eu chaud et j’ai été stressée comme jamais, mais j’ai fini par aboutir dans l’avion qui m’amenait dans le sud.
 
Après une nuit et une demi-journée à San José, la capitale du Costa Rica, je suis partie en bus vers Villas Mastatal. Comprendre : Je vais m’enfoncer dans le milieu de nulle part. PAR-FAIT. Je n'avais pas envie du brouhaha de la ville, pas envie de visiter un million de choses, pas envie de stresser pour me repérer et surveiller mes bagages. No stress.
 
En direction de Mastatal, l’autobus qui faisait déjà un bruit douteux et avec lequel je m’étonnais qu’on puisse monter de telles côtes s’est mis a faire un bruit encore plus bizarre. Au bas d’une pente, plus capable d'avancer…Le chauffeur est sorti, il a arraché une branche quelconque, il a ouvert le moteur, il a donné un p’tit coup ou deux sur je-ne-sais-quoi…et le moteur est reparti. Euh...tant mieux???
 
C’est dans la pluie diluvienne que je suis arrivée à la ferme où je vais rester pour les 2 prochaines semaines. Trempée jusqu’aux os, je suis accueillie par Javier et Raquel à grands coups de HOLAAA, COMO ESTAAAS!!!! La ferme, c’est à eux. D’autres voyageurs et moi, on va y travailler quelques heures par jour en échange d'un toit et de repas. Jardinage, cuisine, constructions, projets artistiques et pelletage sont quelques-unes des tâches qui nous attendent.
 
Oli, un volontaire de Grande-Bretagne, me fait faire le tour des lieux.
" Il y a le bloc principal, avec la cuisine et la salle à manger commune et des hamacs tout le tour. Le dortoir, avec 3 murs en bambou et l’autre complètement ouvert. Pour dormir, seul les filets nous protègent contre les attaques de papillons de nuit et autres indésirables. "
" Le deck de yoga est juste à côté et les cabanes privées, pas trop loin derrière. Ici, il y a la toilette compost (avec vue sur les montagnes, s'cusez pardon), les lavabos et douches (eau froide seulement), et oh, aussi, ne mets pas ta brosse à dent dans le verre de gauche,  il y a une grenouille qui vit là. "
" Finalement, ici il y a le coin détente avec la table de ping pong et la bibliothèque commune. "
 
On est au milieu de la jungle. On entend très bien tous les insectes, oiseaux et autres animaux autour de nous. La nuit, le jour, c’est un concert en continu. Je me suis aussi faite à l’idée que mes pieds seront toujours un peu sales (à cause de mes gougounes pleines de boue) et que mon linge n’allait pas vraiment sécher ici. C’est la saison des pluies, que voulez-vous.

Mais je suis persuadée que je serai bien. J'ai déjà hâte pour la suite!