Alors moi qui voulais relaxer et faire la belle vie après mes deux semaines à la ferme, j'ai bien réussi mon coup!
À Tortuguero, j'ai rencontré trois Français. Une fille qui voyageait seule et deux gars, des amis d'enfance qui formaient le duo parfait, avec leurs petites chamailles amicales et leur constante bonne humeur. C'est avec cette troupe de joyeux lurons que j'ai profité de mes derniers jours au Costa Rica. Côte caribéenne oblige, on a eu du soleil en permanence et des choix d'activités à n'en plus savoir quoi choisir. Le premier jour, on est partis en canoë pour explorer les environs du Parc National de Tortuguero. C'est parti pour une game de "Où est Charlie" en pleine nature. Je ne sais pas quel genre de yeux bioniques les guides ont, mais à tous les coups, quand on nous disait de regarder la dite bête, on était toute la gang à regarder partout comme des idiots pendant un bon 30 secondes avant de la trouver. Ceci-dit, on a vu des grenouilles rouges de 2 centimètres pouvant tuer (j'insiste, les petites bibittes peuvent manger les grosses), des basilics, des singes, des crocodiles, des caïmans, des toucans, etc. Aussi, vous savez, quand on demande à un enfant de dessiner un oiseau...et qu'au final ça donne un truc avec un bec démesurément grand, une queue rayées, un corps picoté et des yeux qui louchent? Bah j'en ai vu un. J'avais déjà imité Tarzan en me balançant sur une liane et en criant " Ooooohioooohiooooooooh " dans le Parc national de Mastatal, mais La Française et moi avons décidé d'en rajouter en allant faire Arbre en Arbre un après-midi. C'est avec deux bouffons de guides qu'on est parties se balancer dans la cime des arbres de la jungle sans arrêter de déconner jamais. Un tiers en anglais, un tiers en espagnol et un tiers en français. Rendu là, tout le monde était mêlé. Et justement, la langue. Mon espagnol s'est amélioré à la ferme, parce que tsé, on avait souvent affaire avec Javier et la plupart des interactions avec lui étaient en espagnol. Moi qui comprenais déjà bien, ça n'a fait que s'améliorer. Parler aussi, mais pas autant que j'aurais voulu. C'est le problème avec l'Anglais (mais aussi une bonne chose dans d'autres circonstances) : tout le monde le comprend assez pour que ça devienne le langage commun. Ça, et aussi que les Anglophones connaissent rarement une autre langue. Ça devient donc vite la langue que tout le monde adopte. Alors moi qui parle les trois, bonjour le bogue de cerveau. Je me suis mise à parler en anglais aux francophones, à traduire l'espagnol en français à des anglophones et à parler spanglish aux hispanophones. Et si vous venez de relire la dernière phrase parce que ça vous a mêlé, eh bien c'est exactement ça. Moi aussi je l'étais! Mais de retour à nos Caraïbes, après la folle expédition aérienne, une autre expérience vraiment spéciale nous attendait pour la soirée. Nous avons assisté à un accouchement de tortue! Tous habillés de noir, on est partis après souper pour aller espionner les tortues. C'est la saison de la ponte et, dans des conditions ultra sévères et contrôlées, on nous laisse assister à cet événement magique. En arrivant sur la plage, on avait le show complet : une tortue qui sortait de la mer, une tortue qui y retournait et une autre qui pondait. Et pour ajouter à notre chance, la lune était bien grosse et pas un nuage ne cachait la lumière qu'elle nous reflétait. Par-fait. C'est accroupis qu'on s'est installés autour d'une grosse tortue et qu'on a assisté à toute la scène. Dans son trou, la mom-to-be-turtle laissait tomber ses œufs (entre 80 et 100) dans un état de transe. Elle s'est ensuite mise à envoyer du sable avec ses nageoires pour camoufler le tout et s'en est retournée lentement, avec le peu de force qui lui restait, dans la mer où elle peut enfin redevenir "légère". Wow, quel beau moment. Le lendemain, la gang de joyeux fous et moi sommes partis en direction de Puerto Viejo, tout au sud du Costa Rica, toujours sur la côte Caribéenne. C'est en faisant une course entre deux bateaux qu'on a clanché les 4 heures de transport qui allaient nous y mener. Je disais que Pura Vida c'était le slogan du Costa Rica, ensuite j'ai dit que ça venait probablement de la côte caribéenne. Eh bien là, je vous dis que ça doit sûrement venir de Puerto Viejo. C'est la pura vida à fond. Rastas, surf, plages, soleil et zéro stress. Bref, vous voyez le portrait. Je vous jure, si vous courez sur la côte caribéenne, les gens vous regardent et vous disent "Woooaah, deeeespacio (lentement). Puraa Viiiida man." Ça n'a pas été long qu'on s'est posé sur une terrasse et qu'on s'est commandé une Impériale, bière locale. En plus, on s'est trouvé une auberge de jeunesse géniale. C'est une grande place couverte de mosaïques avec une ambiance festive et un dortoir de hamacs. Oui, oui, trois nuits à m'endormir en pensant aux vagues de la plage en me berçant dans mon hamac. Le lendemain, nous sommes partis en excursion. On s'est loué des vieilles bécanes toutes rouillées et on a pédalé 12 km pour aller voir la plage du bout et se faire griller. Ouaip, c'était notre seul et unique plan de la journée. Pura vida. Le jour d'après, pendant que la Française et Français#1 sont allés faire du snorkeling, Français#2 et moi on a tenté le surf. Je pense que je n'ai pas assez écouté de film de surf, parce que je me suis pointée là en bikini. Euh, mauvaise idée. Disons que le professeur en a eu pour son argent cette journée-là (oups). Mais bon, je m'en fou, je ne devais pas être la première exhibitionniste improvisée qu'il voyait, et moi aussi j'en ai eu pour mon argent : au deuxième essai, j'étais sur ma planche et je rockais la vague. Je dis pas qu'on a fait des tunnels et de la grosse vague (dieu merci), mais assez pour que je me fasse beaucoup de fun. Et je dis "dieu merci" parce que, je sais pas si vous savez, mais des vagues ça fesse! Surfer la vague, c'est relativement facile. Le plus dur, c'est retourner dans l'eau pour prendre la prochaine. Il faut retourner assez profond, en traînant la planche, pendant qu'on se fait rentrer dedans par une vague style joueur-de-football à toutes les 10 secondes. Ça tue, je vous jure. Mais, c'était oh-combien le fun! C'est donc le dos rougis, les bras un peu endoloris que je rentre à la maison. Hé oui, c'est déjà fini. Je suis bien contente de mon voyage. Deux semaines dans la communauté à travailler fort et vivre le Costa Rica authentique, couronnées d'une semaine de pura vida sur le bord de mer. Je ne demandais pas mieux.
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