Cette semaine, pour mieux compléter mon expérience dans la communauté de Mastatal, on a eu droit à une vision plus globale de la région où je suis actuellement, et de ses enjeux.
Lundi matin, nous sommes partis de la ferme pour aller travailler dans le parc national la Cangreja. On a nettoyé les sentiers, rafraichit l’entrée et coupé les lianes qui étaient dans le chemin. Mon cher p’tit papa d’amour qui ne voulait pas que je touche à la hache au chalet, pour être certain que je ne me blesse pas avant de partir en voyage. Si tu savais! Ici, on m’envoie sans pitié couper des branches à grands coups de machette dans les sentiers de la jungle. Oui, oui, comme Indiana Jones! Javier en a profité pour nous parler de la création du parc (il y a seulement 10 ans) et de son état actuel : pratiquement laissé à l’abandon. Nous avons donc beaucoup appris sur le village de Mastatal et ses environs, de l’influence que le changement de statut de “réserve” à “parc national” a eu de bon pour cette région et des conséquences que l’inaction des administrateurs ont actuellement et auront prochainement si rien ne se passe. Le lendemain, Javier partait d'ailleurs pour une réunion importante à ce sujet. Je ne serais pas surprise que cet homme devienne un jour le maire de la ville! Mardi, hop à la rivière. C’est entassés dans la boîte du pickup, à barouetter d’un bord pis de l’autre qu’on s’est rendus pour chercher du sable, des roches et des tilapias. Après avoir mis le sable dans le jardin et définit les contours avec les roches, on est allés ajouter les poissons dans la marre, avec les autres. On a ensuite pêché les plus gros pour les manger pour dîner. A défaut de l’écouter concernant ma manipulation d’objets coupants, mon p'tit papa va être fier de savoir que j’ai appris comment arranger un poisson fraîchement pêché. C’est à pleines mains dans les entrailles de tilapia que Katy et moi préparions le repas du midi. Oups, j’en ai échappé un…juuuuuste à côté du trou du drain du plancher! “ Nooon, ne t’enfuis pas, petit poisson! ” Vite, je le pousse dans l’endroit le plus sûr que je trouve : une botte. Je ne sais pas à qui est la botte, mais, euh, elle risque de sentir plus que les petits pieds! Après s’être régalés, on était tous fiers d’avoir complété le cycle de la vie en ayant remplacé notre repas par les nouveaux compagnons aquatiques qu’on venait tout juste de récolter. Pffffffft, c’était bien trop beau pour être si facile… Le lendemain matin, à peu près 25 poissons nageaient (plus vraiment), la bedaine en l’air. Oups. Nous on avait fait confiance à Javier. On se disait qu’il connaissait ses poissons et qu’il avait fait ça des millions de fois. Eh non. Le projet en est encore à ses débuts. Les autres fois, il avait acheté les poissons plutôt que de les ramasser à la rivière. Leur environnement était donc beaucoup mieux contrôlé. Là, on a garroché une batch de poissons sauvages dans un bassin sans tempérer leur eau, et par-dessus le marché, on est allé passer le filet une dizaine de fois dans le tas pour ramasser les plus gros. Ouin, c’est pas fort sur le stress, ces p’tits poissons-là! Plus tard cette semaine, c’est en nous racontant la légende du parc la Cangreja que Javier nous montrait comment faire nos propres verres avec une bouteille de bière. “ Et là les 8 indigènes ont vu un crabe géant qui arrivait. – Alors là vous coupez le tour de la bouteille avec la lame. – Pis là les aigles ont mangé leurs yeux pendant leur sommeil. – Après vous passez la bouteille dans la flamme de la chandelle. – Celui qui voyait encore avait pas d’autre choix que de noyer ses compagnons aveugles. – Ensuite, vous mettez la bouteille dans l’eau froide. – C’est pour ça que l’étang s’appelle l’étang des 7 noyés et que le parc s’appelle la Cangreja (crabe). – Hop, un petit coup et la bouteille casse exactement au bon endroit. Reste plus qu’à limer. ” Un soir, on a eu droit à l’historique de Javier et Raquel, d’où est née l’idée du projet de Villas Mastatal, de ce qui les a aidé et de leur vision. Ils sont partit de peu, profitant des répercussions que le changement de statut du parc a eu sur la région. C’est avec l’aide des volontaires comme nous, qu’au fil des années, le projet a grossit et c’est maintenant grâce à notre passage qu’il peut se poursuivre, profitant à la famille même, mais également à toute l’économie locale du village et des environs. Le projet est basé sur l’humain, axé sur l’environnement et profite de façon communautaire. Leur histoire est inspirante et ils ont de quoi être fiers. Et nous aussi. Mais c’est ici que mon séjour à Villas Mastatal prend fin. Oui, oui, demain, je pars pour la côte Caribéenne, au soleil et avec un horaire qui ne dépend que de moi et de mes envies. C’est complètement satisfaite de mon expérience ici, de mes apprentissages et de l’inspiration que ça me donne pour mes projets futurs que je quitte ce trou perdu, la famille, les autres volontaires et mes chères puces de lit.
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